Compléments sur la méthode utilisée par les chercheurs
L’équipe de Laurent Bruxelles s’appuie sur un examen attentif des limites entre les éboulis pétrifiés et la calcite. Cette étude montre que des deux, la calcite est la dernière arrivée. Elle n’était en effet pas encore solidifiée quand le contact entre les deux s’est fait. En effet :
* des petits bouts de roche venant des éboulis pétrifiés sont tombés dans l'eau et se sont trouvés emprisonnés quand celle-ci s'est transformée en calcite
* des précipités chimiques caractéristiques se sont formés quand l'eau chargée de calcaire a touché la brèche
* la calcite épouse exactement la forme de gros blocs de pierre de l'éboulis au-dessus d'elle. Une configuration hautement improbable si l'éboulis s'était déposé sur la calcite.
Bref, la calcite datée en 2006 date de bien après l’arrivée de Little Foot dans cette grotte.
L’avis d’Edwige Pons-Branchu
C’est notamment les figures 5 et 9 de l’article qui convainquent Edwige Pons-Branchu. Dans la figure 9, on voit en effet de la calcite, s’étant infiltrée par des interstices de la brèche et recouvrant partiellement les os. La figure 5 montre aussi la direction avec laquelle s’est faite la croissance de la calcite, qui indique qu’elle semble avoir rempli la cavité, comme le suggère l’équipe de Laurent Bruxelles. Edwige Pons-Branchu estime qu’il serait important de reprendre les datations de la calcite (de 2006 et après) pour savoir exactement ce qui s’est passé (où ont été prélevés les échantillons, étaient-ils altérés, etc.) En tout cas, « l’équipe de recherche compte parmi les meilleurs spécialistes en géomorphologie karstique en Europe, et leur étude microstratigraphique semble vraiment très sérieuse ici, comme dans le reste de leurs travaux. »