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Parus dans le blog archéologie du Monde, La Recherche, etc.

Qui a couché les géants de l'île de Pâques ?

L’île de Pâques, Rapa Nui dans la langue de ses habitants. Immanquablement, ce nom évoque les fameuses statues géantes, les moai. Et bien souvent aussi les « mystères » associés à leur fabrication, à leur transport et à leur érection sur un territoire dépourvu de ressources et isolé, situé à plus de 3 000 kilomètres à l’est du Chili, dans l’océan Pacifique.

Mais que savons-nous réellement de ce spectaculaire phénomène culturel ? Les premiers habitants, des Polynésiens, y sont arrivés il y a environ un millénaire. Quelque temps après, vers le XIVe siècle au […]

Urbanisme débridé autour des temples d'Angkor

Christophe Pottier est architecte, archéologue et maître de conférences à l’École française d’Extrême-Orient.

Comment a évolué Angkor, capitale de l’Empire khmer du IXe au XVe siècle ?

C.P. Elle s’est de plus en plus densifiée et complexifiée, ce qui a été l’un des facteurs conduisant à son abandon au XVe siècle. C’est ce qu’indique une nouvelle cartographie de la région, réalisée sur plus de 370 kilomètres carrés avec une technique de télédétection laser nommée « Lidar ». […]

Du raisin sauvage dans le vin des Gallo-Romains

Interview de Laurent Bouby

Avec quoi les Gallo-Romains pressaient-ils leur vin ?

L.B. Avec divers raisins, sauvages ou domestiques. C’est ce que montre notre analyse de centaines de pépins provenant de dix-sept sites français, qui s’échelonnent entre 50 av. et 600 apr. J.-C. 1. C’est surprenant, parce que nous pensions pour la plupart que plus de 4 000 ans après les premiers vestiges archéologiques de pressage, et d’obtention de boissons fermentées apparentées au vin, la vigne aurait dû être domestiquée depuis longtemps. Des équipes avaient bien signalé la […]

Éruption sans gravité

Certains paléoanthropologues pensaient que la gigantesque éruption du volcan Toba en Indonésie, il y a 75 000 ans, avait dramatiquement réduit la population des ancêtres de l’humanité actuelle, expliquant la faible diversité génétique de cette dernière. Mais les hommes modernes d’Afrique n’ont pas été touchés par le refroidissement dû à cette éruption. La quantité de cendres du Toba retrouvées dans les sédiments du lac Malawi, au sud-est du continent, par une équipe internationale, est trop faible pour avoir eu un effet important.

Médicis rachitiques

Ce crâne de Don Filippino, membre de la famille Médicis mort à l’âge de 4 ans en 1582, est légèrement hydrocéphale : c’est l’un des signes de rachitisme relevés sur son squelette par des anthropologues italiens. D’autres enfants de la même famille, découverts comme le premier dans la crypte secrète d’une basilique de Florence, étaient également rachitiques. C’est étonnant chez l’une des familles les plus riches de la Renaissance. Des analyses des ossements, confirmées par des textes historiques, viennent d’en indiquer la raison : ces enfants étaient sevrés très tardivement, vers 2 ans.

Parler comme on taille des silex

Aucun des proches cousins de l’homme – chimpanzés, gorilles, orangs-outans, etc. – ne parle. Pourtant, la plupart ont à leur disposition certains des prérequis nécessaires au langage. Par exemple, leurs organes vocaux leur permettent des vocalisations simples : ils émettent des sons pour signifier leurs émotions ou signaler un danger. On a aussi observé que des chimpanzés peuvent apprendre la langue des signes, associant des gestes à des objets ou à des actions concrètes. Cette forme de symbolisme constitue une première étape vers le langage.

Bâtisseurs inondés

En Égypte, les constructeurs de la plus petite des pyramides de Gizeh, celle du pharaon Mykérinos, étaient soumis à des conditions de vie particulièrement éprouvantes : autour de 2500 av. J.-C., la cité dans laquelle ils vivaient a subi en moyenne une inondation tous les quatre ans, pendant les quelques décennies de la construction. C’est ce que révèle la fouille de cette cité par une équipe australo-américaine. Pratiquement chaque fois, il a fallu reconstruire les bâtiments, parfois entièrement détruits car ils étaient faits en terre crue.

Coquilles d’œufs

La gravure de signes abstraits sur des oeufs d’autruche a commencé plus tôt que ne le pensaient les préhistoriens. Des chercheurs français et sud-africains ont repris les datations du site de Diepkloof en Afrique du Sud, tout en y découvrant de nouveaux fragments : la pratique a débuté il y a 110 000 ans environ pour s’achever vers 50 000 ans, alors qu’elle semblait se limiter à une période autour de 60 000 ans.

État zapotèque

Les Zapotèques, civilisation de la côte sud du Mexique, étaient dotés d’un État centralisé à l’inverse de leurs voisins les Mayas, organisés en cités indépendantes. Une découverte suggère que la création de cet État est probablement très ancienne, entre 300 et 100 av. J.-C. Dans un des sites de la région, El Palenque, deux archéologues américains ont en effet mis au jour un vaste complexe religieux, le plus ancien connu dans la région. Il semblait abriter un clergé nombreux et hiérarchisé.

Les arbres, vitaux pour les australopithèques

Les premiers hominidés, apparus il y a 7 millions d’années, semblaient marcher en partie sur deux jambes. Certains paléoanthropologues estiment que cette capacité a dû s’accentuer chez les australopithèques, qui leur ont succédé il y a un peu moins de 4 millions d’années. Selon cette hypothèse, ces derniers ne devaient donc plus guère passer de temps dans les arbres. Jusqu’ici, la discussion butait sur l’absence d’os de l’épaule suffisamment intacts. Mais la publication de l’épaule à peu près complète d’un australopithèque par une équipe internationale, indique qu’il avait conservé une très bonne aptitude à grimper aux arbres. Ce qui montre qu’il était probablement vital pour eux de pouvoir s’y réfugier ou s’y nourrir.

Les plus anciens papyrus

Questions à Pierre Tallet

Pierre Tallet est maître de conférences en égyptologie à l’université Paris-Sorbonne

Où se trouvent les plus anciens papyrus écrits ?

À Ouadi El-Jarf en Égypte, un site de la côte ouest du Golfe de Suez où nous venons de les découvrir. Il s’agit de fragments de taille diverse, qui ne font que quelques centimètres pour certains, le plus long étant un rouleau de 80 centimètres. Ils datent du règne de Chéops autour de 2650 ans av. J.-C. et peut-être de son prédécesseur, d’après leur contenu, le type de la céramique retrouvée sur le site, et diverses inscriptions. Jusqu’ici, les plus anciens papyrus connus étaient plus récents d’un ou deux siècles. […]

Marche harassante

Certains des premiers représentants du genre humain en Europe occidentale étaient soumis à des marches très éprouvantes. Des anthropologues espagnols viennent en effet d’identifier une fracture typique d’un effort prolongé sur l’orteil de l’un d’eux. Il a été découvert dans le massif d’Atapuerca au nord de l’Espagne. Ce type de fracture se rencontre aujourd’hui chez des populations qui effectuent des efforts intenses comme les soldats ou les coureurs.

L. Martin-Francés et al., Int. J. Osteoarchaeol., doi:10.1002/oa.2310, 2013.

Baleine et sagaies

Deux archéologues, l’un britannique et l’autre allemand, viennent de montrer qu’un fragment de projectile découvert dans le sud de l’Allemagne et daté d’environ 16 000 ans avait été fabriqué en os de baleine. Jusqu’à une découverte en 2008 au Pays basque français, l’utilisation d’os de cétacés pour fabriquer des sagaies ou d’autres armes de jet au Paléolithique était totalement inconnue. Depuis, de nouvelles pièces avaient été identifiées dans plusieurs sites des Pyrénées. Mais c’est la première attestation de cette pratique hors de France.

Chien sibérien

L’homme a-t-il domestiqué le chien il y a plus de 30 000 ans, beaucoup plus tôt qu’on ne l’avait pensé ? Cette hypothèse, proposée il y a quelques années sur la base de fossiles trouvés en Sibérie et en Belgique, prend un peu plus de poids avec les résultats de l’étude génétique menée par une équipe internationale. Les biologistes ont analysé de l’ADN préservé dans un crâne attribué à un chien et daté de 33 000 ans. Ils ont découvert qu’il différait de la plupart des espèces connues de loups, y compris ceux présents quelques milliers d’années auparavant sur le même site.

Le plus vieux dessin australien

Des dizaines de milliers de sites d’art rupestre sont connus à travers l’Australie. Plusieurs indices laissent penser que ces pratiques sont très anciennes, datant peut-être des débuts de la présence humaine, il y a plus de 40 000 ans. Mais dans l’immense majorité des cas, ces peintures ne sont pas datées. Toutefois, des circonstances favorables viennent de permettre la datation d’un fragment de dessin par une équipe franco-australienne 1.

1 B. David et al., JAS, 40, 2493, 2013.

Les hommes préhistoriques avaient une bouche plus saine que nous

Questions à l’expert

La modification de notre alimentation depuis la préhistoire a augmenté, dans notre bouche, la présence de bactéries responsables de caries et de maladies des gencives.

Catherine Thèves est chargée de recherche au CNRS, dans le laboratoire d’anthropologie moléculaire et d’imagerie de synthèse, à Toulouse.

Comment a évolué notre santé dentaire au cours de l’histoire ?

[…]

1 C. Adler et al., Nature Genetics, doi:10.1038/ng.2536, 2013.

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Mode africaine

Pour se confectionner des colliers ou des bracelets, les hommes et les femmes qui fréquentaient la grotte sud-africaine de Blombos, il y a environ 75 000 ans, arrangeaient leurs perles de coquillage face à face et deux par deux (voir la reconstitution, en haut). Quelques milliers d’années plus tard, le goût de leurs successeurs a changé (en bas). Pour le prouver, des archéologues français et sud-africains ont répertorié toutes les manières connues de porter des perles de coquillages.

Le régime varié des australopithèques

(J’ai édité cet article de Vincent Balter)

Les premiers hominidés ont vécu il y a environ 7 millions d’années. Depuis, plusieurs genres et de nombreuses espèces sont apparus puis ont disparu. En particulier, plusieurs espèces du genre Australopithecus ont peuplé différentes zones de l’Afrique il y a 4 à 2 millions d’années. Elles ont été progressivement remplacées, à partir de 2,5 millions d’années environ, par d’autres espèces, appartenant aux genres Paranthropus et Homo. Le premier s’est éteint à son tour il y a 1 million d’années. Quant au second, nous en sommes les derniers […]

Les Mongols, orfèvres et sédentaires

Vers 600 ans av. J.-C., les premiers royaumes chinois commencent à construire des tours de guet, des murs qui vont devenir au cours des siècles la Grande Muraille de Chine. Ils cherchent à se défendre de leurs voisins mongols, les Xiongnu, avec lesquels ils seront fréquemment en conflit jusqu’à la disparition de ces derniers vers les Ve et VIe siècles apr. J.-C. Pendant longtemps, les archéologues ont vu les Xiongnu comme de simples nomades, ce qui correspond au mode de vie habituel dans les régions de steppe comme la Mongolie.

Anciens bifaces

Les plus anciens bifaces (pierres taillées, comme leur nom l’indique, sur deux faces) sont apparus simultanément dans deux pays d’Afrique, au Kenya et en Éthiopie, il y a environ 1,7 million d’années. Les archéologues qui étudient le site de Konso en Éthiopie, récemment détrôné du titre de plus ancien site à bifaces par le site de Kokiselei au Kenya, viennent en effet de publier une mise à jour des datations. Les plus anciennes de ces pierres taillées deviennent ainsi à peu près contemporaines dans les deux sites.

Hameçon fossile

Cet hameçon en ivoire de mammouth (vu sur ces deux faces) prouve que les hommes préhistoriques pouvaient recourir à des fossiles pour fabriquer leurs outils. Mis au jour à 20 kilomètres de Berlin par une équipe allemande, sa datation à 19 000 ans devrait en faire le plus ancien hameçon d’Europe. Mais les archéologues l’ont découvert entouré d’hameçons et d’autres objets qui dataient tous d’une autre époque, entre 12 000 et 11 000 ans. En outre, aucun hameçon découvert jusqu’ici en Europe ne remonte au-delà de 12 600 ans.

L'olivier a été façonné au Proche-Orient

Questions à l’expert

Jean-Frédéric Terral, professeur des universités, est directeur du centre de bio-Archéologie et d’écologie de Montpellier.

Où a été domestiqué l’olivier ?

J.-F.T. En plusieurs endroits de la Méditerranée. Mais c’est la première domestication, réalisée il y a environ 7 000 à 6 000 ans au Proche-Orient, qui a été déterminante pour l’avenir de l’olivier. En effet, 90 % des olives cultivées dans l’ouest de la Méditerranée aujourd’hui ont une origine proche-orientale. C’est ce que montre une analyse d’environ 1 200 oliviers sauvages et 500 domestiques par une équipe internationale […]

La trompette gauloise ressuscitée

[j’ai édité cet article de Christophe Maniquet et Joël Gilbert dans le n°473 à la page 52]

Entendre des sons d’instruments joués par les Gaulois était un rêve d’archéologue. La découverte sans précédent par notre équipe, en septembre 2004, de carnyx, grandes trompettes gauloises à tête d’animal, datées du IIIe au Ier siècle av. J.-C., nous a permis de le concrétiser. Les carnyx étaient brisés, mais l’état quasi complet de l’un d’eux offrait la possibilité de l’étudier.

ADN PRÉHISTORIQUE CHINOIS

La première étude génétique d’un homme préhistorique chinois a déçu les paléoanthropologues. Ils espéraient en particulier qu’elle éclairerait l’histoire de l’homme de Denisova, lignée contemporaine de Neandertal découverte en Sibérie en 2008. On retrouve en effet aujourd’hui des traces de génome dénisovien chez les Mélanésiens et les aborigènes australiens, et seulement chez eux. Or le fossile chinois, daté de 40 000 ans, était contemporain de la migration des ancêtres de ces populations à travers l’Asie. Hélas, il ne possède aucun gène dénisovien indiscutable.

Cacao dans l’Utah

La présence de traces de cacao dans ce bol daté de 770 apr. J.-C. suggère que les Anasazis, seule population d’Amérique du Nord à avoir laissé une architecture de pierre et de terre crue, étaient peut-être liés aux civilisations d’Amérique centrale comme les Toltèques ou les Mayas. Car cette détection, réalisée par des chimistes américains dans plusieurs bols du même site, est une surprise : le cacaoyer ne peut pousser dans les régions arides de l’Utah où les bols ont été découverts. Les Anasazis entretenaient donc des liens avec l’Amérique centrale, où il pousse naturellement.

La recette d’un collyre grec

Qu’était en mesure de soigner la médecine gréco-romaine ? Les historiens et les archéologues disposent de textes abondants sur de nombreux remèdes de l’Antiquité. Mais les découvertes archéologiques de ces préparations pharmaceutiques sont rares. Il y a une vingtaine d’années néanmoins, dans la cargaison d’une épave grecque du IIe siècle av. J.-C., au large de la côte toscane, des archéologues ont trouvé l’équipement d’un médecin ou d’un pharmacien. Des chercheurs viennent d’analyser le contenu d’un des remèdes, préservé dans une boîte hermétiquement fermée 1.

Tuyaux grecs

Les Minoens, grande civilisation méditerranéenne de l’âge du bronze, n’excellaient pas dans la plomberie. C’est la conclusion d’une étude de physiciens grecs qui ont simulé les propriétés hydrauliques de leurs canalisations. La forme particulière de ces dernières, des tronçons de cône emboîtés les uns dans les autres, crée des turbulences qui ralentissent le débit de l’eau et favorisent les fuites. Ce système est en revanche très pratique pour créer des canalisations courbes.

FROMAGE PRÉHISTORIQUE

La plus ancienne preuve de production de fromages en Europe date d’il y a 7 500 ans. Des chercheurs britanniques et polonais l’ont mise en évidence par l’analyse chimique de résidus, trouvés sur les bords des trous d’une passoire en céramique découverte dans le centre de la Pologne. Les archéologues soupçonnaient depuis longtemps cet ustensile, qu’ils retrouvent assez fréquemment dans les fouilles de cette époque, de servir à la fabrication de fromages. Elle se faisait probablement à la manière des faisselles modernes, en séparant le lait caillé du petit-lait.

La plus ancienne image d’un pharaon

La civilisation de l’ancienne Égypte doit sans doute beaucoup de sa longévité à l’institution pharaonique. Mais ses débuts sont très mal connus, faute de textes. C’est pourquoi la découverte par des égyptologues belges et américains des plus anciennes représentations d’un pharaon, des gravures rupestres, est capitale pour éclairer la naissance de l’État égyptien. Elle remonterait à environ 3200 av. J.-C.

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Le labyrinthe des Nazcas

Cette allée est l’une des lignes d’un dessin nazca, immenses figures visibles seulement depuis le ciel réalisées entre 700 et 300 ans av. J.-C. Elle pourrait fournir l’une des clés de leur origine. Le dessin dont elle fait partie, découvert dans le sud du Pérou par deux chercheurs américains, semble en effet destiné à être parcouru à pied. Car il a la forme d’un labyrinthe, qui débute par une petite spirale circulaire et s’achève par l’allée qui va s’élargissant pour aboutir à un monticule.

Le premier port de Rome vient d’être localisé

Questions à l’expert

Un forage délicat vous a permis de découvrir le premier port de Rome. Où se trouve-t-il ?

J.-P.G. Dans le nord-ouest de la cité antique d’Ostie, à l’embouchure du fleuve de Rome, le Tibre, à une vingtaine de kilomètres du centre de la capitale. C’est ce que révèle l’analyse de deux carottes de sédiments prélevées dans cette zone 1. Les textes de l’époque citent le port d’Ostie sans donner sa localisation. Les fouilles archéologiques de la ville, aux XIXe et XXe siècles, n’ont pas permis de le découvrir, mais une zone où le port de […]

LES CAUSES DE LA MORT DE TYCHO BRAHE

L’astronome Tycho Brahe n’est pas mort d’empoisonnement au mercure en 1601, comme le pensaient certains chercheurs depuis la détection de ce métal dans des poils de sa barbe. Par l’étude d’échantillons de cheveux, d’os et de vêtements prélevés lors de l’ouverture de sa tombe en 2010, une équipe internationale a en effet montré que le mercure venait vraisemblablement d’un produit d’embaumement. Sa teneur était en outre insuffisante pour avoir causé l’urémie dont il est mort.

Le plus ancien bateau du monde

Le plus ancien bateau du monde a près de 5 000 ans. Il vient d’être découvert en Égypte, préservé grâce aux pratiques funéraires des anciens Égyptiens.

Les plus anciens bateaux connus sont des pirogues, creusées dans des troncs d’arbre il y a au moins 8 000 ans. Des embarcations faites de roseaux ou de papyrus ont probablement aussi existé, mais les dimensions de ces premiers bateaux étaient restreintes. Pour embarquer des cargaisons importantes et effectuer de longs trajets, les hommes ont dû construire des navires en assemblant des planches de bois. L’un des plus vieux à ce jour vient d’être découvert en Égypte : il est daté de 2950 av. J.-C.

Les premières lances remontent à 500 000 ans

Les restes des plus anciennes lances connues ont été découverts en Afrique du sud. Elles datent d’environ 500 000 ans.

La période où vivaient l’ancêtre commun aux néandertaliens et aux hommes modernes, entre 1,7 et 0,3 millions d’années est très mal connue. C’est celle où l’homme utilise le biface et d’autres outils de la même famille, […]

Le plus ancien virus de la variole

Éric Crubézy est professeur en anthropobiologie à l’université Paul Sabatier de Toulouse.

Quelle est la plus ancienne attestation du virus de la variole ?

« Nous venons de l’identifier sur le corps d’une jeune femme datée de la fin du XVIIe au début du XVIIIe siècle que nous avions découverte en Iakoutie, dans l’est de la Sibérie, en 2004. […] »

« Les statues de l’île de Pâques n’étaient pas transportées debout »

Bertrand Poissonnier est archéologue à l’Inrap et chercheur au laboratoire Traces de Toulouse.

Les statues de l’île de Pâques étaient-elles transportées debout ?

Non. Cette hypothèse défendue récemment par un anthropologue et un archéologue américains ne résiste pas à l’analyse. […]

Lire l’article sur le site de La Recherche

Les pôles, enjeu planétaire

Les dossiers de La Recherche n°51 « Les pôles, enjeu planétaire »est paru.

J’ai édité l’article de Frédérique Rémy et Étienne Berthier consacré à la fonte accélérée des glaces continentales (Groenland, Alaska…)

J’ai interviewé David Salas y Mélia sur la banquise (qui diminue en Arctique mais pas en Antarctique)

Vous pouvez en feuilleter quelques pages :

« Les Bushmen, l’une des plus vieilles cultures du monde »

Questions à l’expert

Francesco d’Errico est directeur de recherches au CNRS, dans le laboratoire Pacea à Bordeaux et professeur à l’Université de Bergen en Norvège.

De quand date la culture des Bushmen ?

F.E. D’au moins 40 000 ans. C’est l’âge d’un ensemble d’objets typiques de cette culture que nous avons identifiés dans une grotte sud-africaine, Border Cave. Les préhistoriens avaient plusieurs raisons de penser que l’ensemble des différents peuples Bushmen de l’Afrique australe, appelé aussi « San », figure parmi les plus vieilles populations du monde. Car il y règne une grande diversité génétique, signe d’une longue évolution. Mais les archéologues avaient bien du mal à confirmer cette ancienneté.[…]

Les plus belles énigmes de la science

Parution du dossier Les plus belles énigmes de la science auquel j’ai participé 

J’ai rédigé :

  • L’ancêtre commun de l’homme et du chimpanzé
  • Comment la peste se répand
  • Le berceau de l’agriculture
  • Le déclin des cités mayas

J’ai également édité l’article de Julien Louys, un paléontologue de l’université du Queensland en Australie, sur l’extinction de la mégafaune.

Les Gaulois ont-il fondé Lattara ?

Les archéologues attribuaient aux Étrusques la fondation, au VIe siècle av. J.-C: d’un comptoir commercial près de Montpellier. De nouvelles fouilles révèlent les racines gauloises de la cité et transforment notre compréhension des relations commerciales dans la Méditerranée antique. (J’ai édité cet article d’Isabelle Daveau, chargée de recherches à l’Inrap)

Un instantané de vie villageoise

En Chine, la crue d’un fleuve a figé un village de l’époque des Han dans ses activités quotidiennes.

Contemporaine de l’Empire romain, la dynastie des Han en Chine est souvent présentée comme un âge d’or pour la Chine, celle où le pays unifié en 221 av. J.-C. innove et commerce avec l’étranger. Mais ce que connaissent les archéologues et historiens de cette période concerne essentiellement les élites, la cour impériale et la hiérarchie militaire. La vie quotidienne des paysans dans les campagnes reste pour l’essentiel dans l’ombre. Or la découverte par une équipe sino-américaine d’un village han exceptionnellement bien préservé par une inondation vient combler ce manque.

Comment naviguaient les bateaux de l’âge du Bronze ?

Le seul navire maritime de l’âge du Bronze retrouvé intact a été reproduit à l’identique. Sa réplique naviguera au large de l’Angleterre au printemps.

Mise à jour : le bateau, finalement lancé le 12 mai, n’a pas pu flotter. Il ne semble que le système assurant l’étanchéité, qui est assez particulier et dont on ne connaît aucun équivalent, n’a finalement pas été compris. L’idéal aurait été de faire des tests avant de le lancer, mais l’équipe de construction n’a pas pu en faire, pressée par le temps (presse et télévision avaient été invitées pour la mise à l’eau). Plus d’informations sur le site d’un des membres de l’équipe.

Pas d’origine unique pour l’agriculture

Interview de George Willcox, chercheur au laboratoire Archéorient, antenne de Jalès. Il montre que l’agriculture, née au Proche-Orient il y a plus de onze mille ans, n’a pas été inventée par une population en particulier. Elle est apparue très progressivement, pendant plusieurs millénaires.

La publication scientifique

Fuller, D.Q., Willcox, G., Allaby, R.G., 2011. Early agricultural pathways: moving outside the “core area” hypothesis in Southwest Asia. Journal of Experimental Botany.

Les nouvelles couleurs des dinosaures

La paléontologie voyait en gris les animaux disparus de l’ère secondaire. L’analyse de traces de cuivre dans des fossiles de plus de 100 millions d’années révèle aujourd’hui leur apparence colorée.

Lire l’article sur le site de La Recherche

Lien vers la publication scientifique :

Autres publications connexes :

Une migration masculine à l’origine de l’agriculture

Marie Lacan est doctorante au sein de l’unité anthropologie moléculaire et imagerie de synthèse de Toulouse et Strasbourg

Vous venez de mettre en évidence des différences importantes entre les origines maternelle et paternelle des premiers agriculteurs européens. Quelles sont-elles ?

M.L. Nos résultats préliminaires sur un site espagnol et un site français suggèrent qu’en Europe du Sud les premiers agriculteurs masculins pourraient descendre de migrants étrangers. Les femmes, à l’inverse, descendraient en majorité de chasseurs-cueilleurs, présents en Europe bien avant l’arrivée de l’agriculture 1 . C’est important car les spécialistes de cette période s’interrogent depuis longtemps sur la façon dont l’agriculture, née au Proche-Orient vers 9000 av. J.-C. est arrivée en Europe vers 5500 av. J.-C. […]

On a retrouvé l’université… gallo-romaine

Yannick Labaune est archéologue, responsable du service archéologique d’Autun.

Pourquoi les fouilles que vous menez actuellement à Autun sont-elles importantes ?

Y.L. Nous venons de découvrir les restes d’un vaste bâtiment à l’architecture très inhabituelle. Nous avons de bonnes raisons de penser qu’il s’agit de la seule « université » de la Gaule romaine décrite dans des textes de l’époque, et qui était située dans cette ville.

Lire la suite sur le site de La Recherche.

Les Romains ont mis plusieurs siècles à adopter le pain

Nicolas Monteix est maître de conférences à l’université de Rouen.

Vous venez de fouiller plusieurs boulangeries à Pompéi. Qu’en concluez-vous ?

N.M. Que le pain a mis plusieurs siècles à s’imposer dans la vie quotidienne des Romains. Les boulangeries que nous avons pu dater ont en effet été construites au cours de la première moitié du Ier siècle apr. J.-C. 1 Or les textes historiques, comme ceux de Plaute ou de Pline l’Ancien, font remonter l’arrivée des premières boulangeries dans le monde romain bien plus tôt, vers la fin du IIIe ou le début du IIe siècle av. J.-C. Mais ces textes ne mentionnent que Rome, et n’évoquent, comme souvent, que la vie des élites et non celle des …

La plus ancienne production de vin

Laurent Bouby est ingénieur d’études CNRS au centre de bio-archéologie et d’écologie de Montpellier

On vient de découvrir la plus ancienne installation de production de vin connue. Où se trouve-t-elle ?

L.B. En Arménie, sur le site d’Areni-1, d’après une étude encore préliminaire, et elle est datée d’environ 4000 av. J.-C. 1 . Des archéologues arméniens et américains y ont retrouvé plusieurs grands vases de stockage, à côté d’une aire où le raisin était foulé. Parmi d’abondants restes végétaux, exceptionnellement bien conservés, se trouvaient de nombreux pépins de raisin et des restes de grappes. Sur des fragments de vases, les chercheurs ont également identifié de la malvidine.

Mon livre : Comment devenir invisible… ? publié chez Dunod

J’ai publié un livre avec François Graner,  directeur de recherche CNRS à l’université Paris Diderot, laboratoire Matière et systèmes complexes. Il présente cinquante expériences toutes simples pour révéler et comprendre des phénomènes de notre quotidien.

Vous pouvez en feuilleter quelques extraits.

Un exemple, tiré de la page 205 du livre :

J’ai expliqué lors d’une « Carte blanche » sur le site de Futura-Sciences, un site d’information scientifique, comment nous avions procédé avec François.

La poterie a été inventée au Sahel

Éric Huysecom est préhistorien et archéologue. Il est professeur au département d’anthropologie de l’université de Genève et au département d’histoire et d’archéologie de l’université de Bamako.

La poterie a été inventée principalement dans deux foyers, l’un asiatique, l’autre africain. Où se place le second, récemment découvert ?

E.H. Au sud du Sahel actuel, probablement vers 10 000 ans av. J.-C. C’est ce que nous venons de montrer grâce à la découverte de plusieurs tessons de céramique à Ounjougou, au centre du Mali 1 . […]

L’économie maya révélée par ses peintures

Éric Taladoire est professeur d’archéologie précolombienne à l’université Paris-I, et membre du laboratoire d’archéologie des Amériques à Nanterre.

Des archéologues mexicains et américains viennent d’analyser des peintures mayas du VIIe siècle. Quelle sont leurs particularités ?

E.T. Découvertes à Calakmul, au sud du Mexique, elles traitent de thèmes économiques, un aspect tout à fait exceptionnel qui n’était évoqué que très indirectement dans l’art maya. Une autre singularité est qu’elles étaient affichées aux yeux de tous, sur les murs extérieurs d’une petite pyramide de 11 mètres de côté, alors que toutes les autres peintures murales répertoriées sont situées à l’intérieur. […]

Les premiers maïs

Les plus anciennes traces de maïs ont été retrouvées dans la vallée tropicale de la Balsas au Mexique, à l’endroit même où poussait son ancêtre sauvage.

lire l’article sur le site de La Recherche.

Erratum : la téosinte est bien évidemment une graminée et non une plante grasse, comme il est écrit dans le texte. Je vous rassure, il ne s’agit pas de l’indice d’un niveau déplorable en anglais, mais d’une erreur d’inattention un jour où j’ai dû particulièrement travailler dans l’urgence. Tous mes excuses aux lecteurs.

Les débuts de l’ère viking

Pendant trois cents ans environ, à la fin du Ier millénaire, les Vikings ont mené des raids dans toute l’Europe. De multiples causes ont été avancées à cette fureur guerrière, mais un archéologue britannique montre qu’elles ne résistent pas toutes à l’analyse.

viaArchéologie : « Les débuts de l’ère viking » – La Recherche, l’actualité des sciences.

David Houbrechts : « Les charpentiers gaulois préfigurent ceux du Moyen Âge »

À quoi ressemblait l’architecture gauloise avant la conquête romaine ? L’analyse de pièces de bois retrouvées sur le mont Beuvray, entre Nièvre et Saône-et-Loire, montre que les Gaulois avaient mis en place des techniques utilisées pendant plus d’un millénaire.

viaArchéologie : « Questions à David Houbrechts : « Les charpentiers gaulois préfigurent ceux du Moyen Âge » » – La Recherche, l’actualité des sciences.

Les premiers hommes vus de Chine

Si l’on en croit les quelques dents qui y ont été retrouvées jusqu’à présent, des hominidés ont peuplé l’empire du Milieu depuis au moins 2 millions d’années. Ils auraient même pu évoluer sur place.

 

(J’ai édité cet article de Wei Dong, paru dans Les Dossiers de La Recherche n°32, « La nouvelle histoire de l’homme »)

Roberto Macchiarelli : « Les paranthropes ne mangeaient pas que de la nourriture dure »

La nourriture des paranthropes, descendants des australopithèques, était beaucoup plus tendre que leur mâchoire puissante le laissait penser.

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Mélanie Frelat : « L’enfant de Lagar Velho n’est pas un hybride »

L’enfant de Lagar Velho, découvert en 1999, a été présenté comme la preuve d’un métissage entre l’homme moderne et Neandertal. Une nouvelle analyse du squelette remet en question cette conclusion.

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L’Austronésien, un colon très discret

Que s’est-il passé, il y a 3 500 ans, quand une seconde vague de colons a rencontré les premiers habitants du Pacifique, installés là entre 35 et 40 000 ans plus tôt ? Une étude tente de répondre en comparant langues et patrimoine génétique dans une île indonésienne.

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Le Prix La Recherche récompense 5 lauréats

Déchets agroalimentaires, évolutions climatiques passées, villes moins encombrées, fusion nucléaire : quatre des cinq recherches récompensées par cette troisième édition du Prix La Recherche sont liées à des questions environnementales, signe des préoccupations de l’heure. 423 candidats ont déposé, seuls ou en groupes, 233 projets. La moitié seulement de ces derniers sont en Europe, et 44 % en Afrique ! Les lauréats exposeront en détail leurs résultats lors de la remise des prix le 28 novembre à 14 h 30 au Sénat, à Paris.

Jean-Philippe Uzan : « Le débat sur la variation des constantes est relancé »

Le rapport entre la masse du proton et de l’électron, deux des principaux constituants de la matière, n’était peut-être pas le même il y a 12 milliards d’années. Ce résultat serait la première indication que la physique des particules est moins bien comprise qu’on ne le pensait.

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Le Prix La Recherche récompense 5 lauréats

Rendre nos villes plus accessibles et moins polluées, améliorer les performances du transport aérien, mieux connaître les bactéries et le fonctionnement de nos organes : cinq recherches tournées vers l’humain pour cette deuxième édition du Prix La Recherche. 197 projets ont été présentés par 325 candidats dont 30 % de femmes. Retrouvez les lauréats le 26 novembre à 15 heures, à la Bibliothèque nationale de France pour la remise des prix !

Tempêtes dans une bulle de savon

Que se passe-t-il lorsque la matière qui compose une bulle de savon est tendue entre deux fils ? On obtient un film très coloré. Des physiciens de Grenoble sont parvenus à fabriquer de tels films qui atteignent la hauteur d’un immeuble ! D’autres les étudient pour en savoir plus sur les turbulences atmosphériques.

Hugues Pothier : « Définir le kilogramme à partir du courant électrique »

Dans un métal ordinaire, le courant électrique est créé par un déplacement d’électrons. Pour la première fois, une équipe suédoise l’a ralenti suffisamment pour observer les électrons défiler un par un 1. L’objectif, étrange au premier abord, est de mesurer le kilogramme…

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Quatre premiers lauréats pour Le Prix La Recherche

Le lancement, cette année 2004, du prix du magazine La Recherche est d’ores et déjà un succès : 487 candidats, 56 équipes, 28 nationalités sur les 5 continents… Avec cette initiative, nous avons voulu jouer pleinement notre rôle de journal de référence de la communauté scientifique de France et d’ailleurs : soutenir, récompenser par des prix de 10 000 remis lors d’une cérémonie ouverte au public, le 4 décembre, à la Bibliothèque François-Mitterrand à Paris et promouvoir des travaux francophones de recherche originaux, fondamentaux ou appliqués, marqués par l’esprit de pluridisciplinarité. Dans un contexte mondial où les connaissances s’accumulent en même temps que les compétences se spécialisent, il nous paraît essentiel, en effet, de favoriser la coopération et le dynamisme des meilleurs. La Recherche, qui depuis plus de trente ans travaille à rendre accessible au plus grand nombre les travaux de recherche publiés à travers la planète, se devait de relever le défi. Et pour 2005, à vos paillasses !

Un laser accélérateur de particules

Comment accélérer des particules à des énergies élevées ? Les physiciens le font depuis des décennies dans de grosses machines, cyclotrons et autres synchrotrons, à l’aide de champs électriques créés par des électrodes. L’utilisation de lasers permettrait toutefois la mise au point de dispositifs plus compacts. D’autant que l’on sait désormais produire par cette technique des faisceaux d’électrons à l’énergie bien définie.

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Guy Ourisson: « Des proto-cellules en compétition »

Par quels mécanismes les premières cellules ont-elles acquis la taille -qui les caractérise aujourd’hui? Comment ont-elles été sélectionnées parmi des milliards d’autres possibilités? Une étude américaine suggère qu’un mécanisme physico-chimique simple, la pression osmotique, favoriserait le développement des protocellules contenant le plus de matériel génétique 1.

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